LES PRINCIPES DE L’ORDRE EN 10 POINTS
– I –
L’Ordre issu de la réforme de Lyon, connu sous le nom de Régime Écossais Rectifié, tire uniquement sa légitimité et sa « régularité », par delà les qualifications initiatiques de ses membres, de sa fidélité observée face aux principes énoncés et arrêtés en 1778 lors du Convent des Gaules.
– II –
Les deux « Codes » de Lyon de 1778 (le Code Maçonnique des Loges Réunies et Rectifiées de France, & le Code Général des règlements de l’Ordre des C.B.C.S.), sont les seules et uniques lois constitutives du Régime Écossais Rectifié, qui en organisent la vie et le fonctionnement. Ces lois, non seulement aucune instance rectifiée n’a le pouvoir de les modifier, mais son premier devoir, clairement stipulé et précisé, est de les respecter et de les faire respecter.
– III –
L’Ordre, du point de vue du Régime écossais rectifié, entendu dans son principe le plus authentique, ni ne se réfère, ni ne participe d’une structure obédientielle, administrative ou structurelle de nature temporelle, mais relève, d’abord et avant tout, d’une dimension purement spirituelle.
– IV –
Depuis le réveil du Régime en France au XXe siècle, la conception originelle du Code n’a presque jamais été suivie ni respectée, entraînant des dysfonctionnements significatifs dans la logique organisatrice du Régime Écossais Rectifié. Notre action, de nature refondatrice, est une volonté de retour aux sources du Convent des Gaules de 1778, en tentant, non pas de recréer une nouvelle structure au milieu de celles déjà existantes, mais de redonner à la notion « d’Ordre » la place centrale qu’elle n’aurait jamais dû perdre, dans l’entière et pleine fidélité avec l’enseignement exposé dans les différentes « Instructions » du Régime en toutes ses classes.
– V –
Cette action refondatrice, insiste tout particulièrement sur le caractère fondamental de la doctrine qui forme, avec l’Ordre, un tout indissociable, sachant que le lien intime avec la doctrine de la Réforme de Lyon représente, non une option du point de vue initiatique lorsqu’on est membre du Régime, mais relève d’un enseignement initiatique et spirituel auquel – au terme d’une propédeutique douce et bienfaisante qui est le propre de l’initiation – il est nécessaire d’adhérer, faute de quoi on se met soi-même en dehors des critères d’appartenance du système willermozien dont le rôle est, précisément, d’étudier, de préserver et de veiller attentivement sur les éléments doctrinaux qui présidèrent à la fondation de l’Ordre.
– VI –
L’aspect doctrinal définit le Régime rectifié, ce qui est une spécificité unique dans tout le champ rituel de la franc-maçonnerie universelle, et donne au système willermozien une nature à nulle autre pareille qui le distingue entièrement des autres Rites maçonniques lui conférant son caractère de voie dite « non-apocryphe » au regard des critères de la doctrine de la réintégration, dont l’Ordre est le dépositaire légitime depuis le XVIIIe siècle.
– VII –
L’essence de la rectification, outre un Rite original et une pratique spécifique s’exerçant en quatre grades formant la classe symbolique et un Ordre, dit « intérieur », d’essence chevaleresque distingué en un état probatoire d’Écuyer Novice et le grade de Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte (C.B.C.S.), se caractérise par un enseignement fondé sur le « christianisme transcendant », christianisme non dogmatique fidèle à la loi de grâce de l’Évangile et aux vérités de la sainte religion chrétienne, relevant par des voies secrètes participant d’un tradition non ostensible, de la « sainte doctrine parvenue d’âge en âge par l’initiation jusqu’à nous ».
– VIII –
L’Ordre, qui se rattache à celui « primitif essentiel et fondamental qui lui a donné naissance », dont « l’origine est si reculée qu’elle se perd dans la nuit des siècles », est autosuffisant et complet. Il se pense et se considère comme l’aboutissement des connaissances mystérieuses de la franc-maçonnerie et possède, à ce titre, son essence propre travaillant à un but précis, expliquant pourquoi il est absolument non juxtaposable, et ne peut être inclus dans une organisation commune avec d’autres Rites sous quelques motifs ou prétextes aussi louables soient-ils. La volonté de rattachement à la notion originelle «d’Ordre rectifié» – dont l’objet est « d’aider à remonter jusqu’à l’Ordre primitif » – telle que pensée et établie lors du Convent des Gaules par Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824), ne saurait de la sorte être, en aucun cas et d’aucune manière, de nature « obédientielle multiritualiste » -conception étrangère à l’esprit de la rectification – mais purement et étroitement fidèle aux seuls critères du Régime rectifié.
– IX –
L’initiative de refondation étant de nature transhistorique, initiatique et spirituelle, participe d’une situation d’attente, dans l’espoir qu’un jour les diverses composantes de la famille rectifiée reviennent à la conception originelle de « l’Ordre », et réalisent leur unité sur le principe unique et fondateur de « rectification » tel que défini et établi par la Réforme de Lyon.
– X –
Notre action refondatrice, afin que soit engagé un retour au principe de l’Ordre, relève donc autant du témoignage que du souci conservatoire, afin que le projet willermozien puisse être vécu et transmis, par-delà le temps, en sa vérité essentielle, afin qu’il perdure à travers l’Histoire en absolue fidélité avec l’idée originelle de nature initiatique et spirituelle, exposée et arrêtée lors du Convent des Gaules en 1778.