Le travail en loge rectifiée 

Tout comme une université se doit de communiquer à ses futurs étudiants le contenu des programmes qu’elle dispense, il nous paraît des plus normal d'informer nos candidats sur le contenu du projet pédagogique proposé au sein de nos ateliers.

  • Le Régime Écossais Rectifié (RER) n’a qu’un seul but : celui de renseigner ses membres sur la vraie nature de l’Homme, son origine divine et sa haute destination.

    Seules ces questions fondamentales nous occupent : Qui suis-je? D’où viens-je? Où vais-je? 

    Face à un tel sujet métaphysique, nous n’avons pas le temps de nous disperser en dissertant sur des problèmes sociétaux, ni de nous laisser accaparer par des questions bureaucratiques; les points administratifs sont traités au maximum en dehors du temple avec les outils technologiques actuels (il n’y a rien d’initiatique là-dedans).

  • Il y a deux pré-requis objectifs :

    • le candidat doit être dans une démarche sincère et libre;

    • et, il ne doit pas être opposé à la doctrine que professe le RER.

    Y a-t-il en outre une sélection ? 

    • Les candidats qui répondent aux exigences d’admission et démontrent leur motivation sont généralement admis au sein de nos ateliers.

  • La véritable initiation s'acquiert par un travail assidu en loge et en dehors, selon un parcours parfaitement défini, qui prend généralement entre 5 et 10 ans, voire plus. 

    • Après avoir été reçu au 1er grade du Régime Écossais Rectifié, le jeune Apprenti Franc-maçon rectifié, va devoir étudier le rituel de son grade, chercher à en comprendre l’essence et commencer à en appliquer les préceptes dans sa vie de tous les jours.

    • Ses maîtres sont à son écoute, et même à son service pourrions-nous dire, en opposition avec ce qui se voit parfois, où l’Apprenti, livré à lui-même n’est bon qu’à servir, sans broncher, les plus anciens, notamment aux agapes.
      Chez nous au contraire, comme dans une famille où les enfants sont considérés sinon comme des rois, du moins comme le futur de la famille, sa raison d’être, chacun doit prodiguer aux plus jeunes le plus grand soin. Tous ceux qui peuvent aider un apprenti le feront avec joie : les Apprentis plus anciens, les Compagnons, les Maîtres, les Maîtres Écossais de Saint-André, et bien sûr en tout premier lieu son parrain (sa marraine) et son maître d’apprentissage, qui chacun à leur manière, encadreront leur protégé.

    • Le voyant aller, assidu et zélé dans tout ce qu’il entreprend, ses maîtres lui proposeront dès que possible l’accès à de nouveaux moyens de connaître les mystères que l’Ordre infuse doucement à ses adeptes. L’Apprenti qui se met réellement en quête de vérité sera alors reçu Compagnon, puis Maître, enfin Maître Écossais de Saint-André.
      Chacun de ces grades conférant à son récipiendaire l’opportunité de découvrir un nouvel éclairage sur la haute connaissance dont le Régime Écossais Rectifié est dépositaire. 

    • Point d’avancement ou de privilèges fondés sur l’ancienneté, ni passe-droit, pas plus que d’un temps minimum incompressible dans un grade ou un nombre de planches à remettre, ni quelqu’autre exigence arbitraire encore.
      Non, seuls le travail et le mérite sont évalués en continu, appréciés et reconnus à leur juste valeur et doivent permettre à celui qui le désire véritablement d’espérer pouvoir faire de nouveau progrès sur le chemin de la rectification.

    • Tout candidat n’est pas nécessairement destiné à parachever son cursus maçonnique. Chacun y va par ailleurs à son rythme ; les obligations familiales et professionnelles pouvant conduire à des ralentissements dans le travail, voire à des pauses plus ou moins longues, sur la voie du rectifié.

    • S’il est certain que l’Ordre souhaite intimement que chacun de ses membres puisse être apte à recevoir les 4 grades qui constituent la première classe, dite symbolique, du Régime Écossais Rectifié, on peut très bien s’arrêter à la maîtrise (3e grade du RER), voire rester Compagnon ad vitam, si l’on ne se sent pas destiné à encadrer les autres ni spécialement enclin à prendre des responsabilités au sein de la loge (les postes d’officiers étant réservés aux 3e et 4e grades). Mais pour autant que l’on en ait réellement le désir et les capacités, il est logique et souhaitable de compléter l’ensemble du programme initiatique d’enseignement dispensé à travers les 4 premiers grades du RER qui forment, rappelons-le un tout indissociable et parfaitement structuré, devant conduire l’impétrant du Porche au Sanctuaire, depuis le jour de sa réception dans l’Ordre, à la maîtrise parfaite du Rite qu’il pratique assidûment dorénavant en tant que Maître Écossais de Saint-André. 

    • Au niveau de l'enseignement maçonnique proprement dit, rien de plus, puisque tout ce qui pouvait être transmis l’aura été au sein du 4e et dernier grade de la 1ère classe du RER.

    • Mais le Régime Écossais Rectifié est d’essence chevaleresque et ce 4e grade laisse entrevoir un tout nouveau type d’enseignement, lequel sera dispensé dans une deuxième classe intitulée Ordre Intérieur, composée elle-même de 2 nouveaux grades ou plutôt d’un 5e grade préparatoire, le grade d'Écuyer Novice, menant au 6e et dernier grade ostensible du Régime, celui de Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte (CBCS).

    • Notez et ceci est extrêmement important : l’Ordre Intérieur ne peut pas se pratiquer sans que chevaliers et écuyers soient par ailleurs présents de façon assidue et bien évidemment de façon la plus active au sein des ateliers symboliques.

    • Puis au-delà, parmi les plus brillants esprits au cœur pur, il est possible que certains CBCS soient appelés à devenir Profès et Grand-Profès, au sein de la 3e et dernière classe du Régime, classe dite sacerdotale et non ostensible, car rien ne permet de savoir qui est ou non Profès ou Grand-Profès parmi les CBCS. Et jamais aucun d’eux n’exhibera son titre. Toutefois, on peut supposer que certains le sont à travers leur comportement, car ces êtres rares se dévouent corps et âmes à la conservation, c’est à dire à la défense et à la transmission de la Haute et Sainte Doctrine dont le Régime Écossais Rectifié est dépositaire et qui doit être vue comme l’essence même de ce Haut et Saint Ordre que constitue le Régime Écossais Rectifié.

Voici quelques questions parmi les plus souvent posées par les candidats à la rectification, qu’ils soient profanes ou bien Francs-maçons non totalement comblés par ce qu’ils ont trouvé jusqu’ici… 

  • La réponse est incontestablement oui, mais cela ne veut pas dire que l’on ne doute jamais. À l’inverse, si l’on ne croit en rien, voire que l’on refuse l’idée même de l’immortalité de l’âme, alors il serait totalement illogique de vouloir choisir la voie spirituelle du Régime Écossais Rectifié. 

  • La réponse est également oui, mais attention ! Il s’agit ici de se déclarer chrétien au sens du christianisme transcendant, cette religion qui naquit le jour où naquirent les jours… (selon la belle formule de Joseph de Maistre).

  • Non! Il n’est absolument pas obligatoire d’appartenir à une quelconque confession (catholique, protestant, orthodoxe ou autre). Rien ne s’oppose toutefois évidemment à pratiquer la religion chrétienne de façon exotérique au sein de la confession de son choix. Mais il ne faudrait pas que sa pratique entraîne des dérives qui seraient alors contraires à la doctrine de l’Ordre, notamment à travers un prosélytisme en loge, et même en dehors. 

  • Sous la réserve rédhibitoire énoncée précédemment, il n’y a pas d’opposition à ce qu’un vrai cherchant qui serait, de par ses origines par exemple, juif ou musulman, reçoive les enseignements spirituels professés par le Régime Écossais Rectifié.

    Il faut simplement que la démarche ésotérique reste cohérente avec les convictions intimes de chacun pour ne pas générer un mal-être insupportable causé par des contradictions insurmontables. La voie ésotérique de la sphère privée se rapportant naturellement à la voie exotérique correspondante de la sphère publique (kabbale dans le judaïsme, soufisme dans l’islam, etc) ne devrait-elle pas être envisagée, dans un premier temps tout du moins ?

  • À la différence des deux autres religions du Livre évoquées plus haut, au-delà du christianisme, le bouddhisme et d’une manière plus générale les religions extrême-orientales sont beaucoup plus éloignées encore du christianisme primitif ou transcendantal professé par le Régime Écossais Rectifié.  

    Peut-être, que dans certains cas très particuliers, par exemple dans une démarche universitaire engagée par un cherchant déjà hautement initié par ailleurs, il pourrait être envisagé et même bienvenu de recevoir une telle âme de désir dans nos loges rectifiées. La vraie question est toujours celle de la véritable motivation du candidat et de son acceptation des règles du jeu dès le départ.

  • En termes de temps alloués au travail en loge, les assemblées solennelles sont des “tenues” c'est-à-dire que chaque membre doit s’obliger à participer aux travaux du jour et au banquet qui s'ensuit (les “agapes”). En général, il y a une ou deux tenues par mois, selon les loges.

    Les tenues durent de 2 à 3 heures, rarement plus, et elles sont suivies par un banquet frugal et fraternel où chacun, y compris les apprentis, trouve là l’occasion de revenir sur ce qui vient d’être dit en loge. Voilà pourquoi ces agapes font partie intégrante des travaux du jour. En général, les frères arrivent en fin d’après-midi, au moins 1 heure  avant le début des travaux, le plus souvent un soir de semaine et ils partent assez tard, après la fin des agapes, après avoir tout rangé.

    Au-delà du travail en loge, le Franc-maçon devra étudier son rituel et les textes fondateurs de la maçonnerie rectifiée et il ne ratera jamais une occasion de se documenter sur la Franc-maçonnerie en général. Il lui faudra méditer régulièrement, réfléchir sur les enseignements qu’il a reçus. Il aura aussi des travaux à produire (les “planches” à rédiger) car cela l’aidera à avancer dans son cheminement tout en aidant les autres par ce partage.

    Avec les autres membres de sa classe, il assistera aussi aux instructions collectives données par leur maître d’apprentissage et n’hésitera pas non plus à rencontrer régulièrement en tête à tête son parrain (ou sa marraine) pour se confier à lui.

  • Une loge est une association. Elle n’a sûrement pas vocation à faire des profits pour les verser à des actionnaires. Pour autant, elle fait face collectivement à toutes sortes de dépenses et doit équilibrer ses budgets, avec une gestion de père de famille. Aussi, les frais de location des locaux, d’entretien et de fonctionnement de la loge doivent être répartis équitablement entre les membres, donnant lieu en contrepartie à des cotisations annuelles justes et raisonnables, que chaque membre doit s'engager à verser pour que perdure la loge. 

    Chacun devra par ailleurs se revêtir des habits (costume, chapeau, gants, épée) et des décors maçonniques de son grade (tabliers, ...), ce qui a nécessairement un coût.

    En outre, les Francs-maçons s'engagent à faire œuvre de charité par des actions de bienfaisance. Aussi, à chacune des tenues, les Frères et Sœurs présents contribuent à leur discrétion au Tronc de Bienfaisance et il est d’usage que les absents adressent à la loge leur obole avec leurs excuses.

  • Ces questions sont essentielles et tout candidat devrait légitimement s'inquiéter de savoir s’il va intégrer une loge qui lui permettra : 

    1. de s’initier réellement en travaillant comme il se doit pour y parvenir;

    2. et aussi de se sentir le bienvenu dans une plus grande communauté de Francs-maçons, de loges et d’obédiences amies qui reconnaissent sa propre loge.

    Qu’est que la régularité des travaux ? 

    Au-delà de travailler selon un rite authentique, c'est-à-dire qui n’a pas été avec le temps dévoyé de ses origines, il faut que la transmission de l’initiation puisse réellement avoir lieu. Pour cela, il est indispensable que la loge ait été créée par de vrais Francs-maçons, qui avaient eux-mêmes reçu l’initiation dans des loges justes et parfaites, et ainsi de suite, selon une chaîne ininterrompue qui, selon la formule consacrée, se perd dans la nuit des temps.

    Si les lettres-patentes permettent d’authentifier cette régularité dans la transmission, cela ne reste qu’un document, à l’instar d’un diplôme, qui ne peut garantir à lui seul que la loge travaillera ensuite de façon régulière.

    C’est pourquoi la reconnaissance pour une loge est indispensable. À la question : « Êtes-vous Franc-maçon ? » la bonne réponse ne peut être que : « Mes Frères et mes Sœurs me reconnaissent comme tel ».

    Aussi, qu’une loge se prétende régulière n’a guère de sens s’il n’y a pas d’autres loges pour reconnaître sa régularité. 

    Le Directoire National Rectifié du Franc-Canada (DNRFC), sous l’égide duquel nos loges sont placées, a précisément fait le choix de prendre ses distances avec certaines loges et obédiences, indépendamment de la proximité géographique, considérant le fossé abyssal qui séparent nos visions respectives de la maçonnerie, même si chacun se respecte par ailleurs.

    C’est un fait. La Franc-maçonnerie n’est nullement homogène, pas plus au Québec, au Canada que dans le reste du monde. Il est beaucoup plus juste de parler des multiples facettes de la Franc-maçonnerie, lesquelles ne se reconnaissent pas toutes les unes les autres, même si elles peuvent présenter des caractéristiques communes.

    Le DNRFC fait partie de la grande famille de la Franc-maçonnerie rectifiée et s’inscrit sans réserve dans le renouveau du RER qui s’illustre brillamment en France au sein : 

    L’amitié sincère que ces illustres maçons rectifiés nous témoignent est providentielle. Nous rendons grâce au Grand Architecte de l’Univers qui a placé ces Maîtres Spirituels sur nos chemins. 

    À travers eux, c’est une reconnaissance exceptionnelle de la famille du RER à l’égard de notre Franc-Maçonnerie Rectifiée au Québec qui se traduit par un accueil d’une bienveillance rare, à chacune de nos visites en France : 

    • lors du convent annuel bien sûr, de la Saint-Hugues, où convergent des centaines de Franc-maçons rectifiés venus des quatre coins de France et que les délégations étrangères amies du DNRF-GDDG ne manqueraient pour rien au monde.

    • à la loge L’équerre et la Tradition rectifiée, des LNFU, dans le plus vieux temple de Neuilly, celui-là même où en 1935 Camille Savoire réveillait le RER en France.

    La renaissance du Régime Écossais Rectifié qui a notamment pris forme avec la création du DNRF-GDDG le 15 décembre 2012 se déploie bien au-delà de la France. Ce vent de renouveau souffle sur toute l’Europe et atteint maintenant le Brésil et le Mexique en Amérique du Sud et le Québec en Amérique du Nord. Dans toutes ces loges qui se réclament de ce mouvement du renouveau des loges réunies et rectifiées à travers le monde, nous avons la certitude d’être accueillis avec la plus douce et sincère amitié fraternelle.